Tromm Dawi Samoht

Ce que contient cette lettre ne doit être divulgué à personne. À part vous et Garadrim, personne dans ce monde ne peut comprendre les choix que j'ai faits. Même le Haut Roi préfère ne pas connaître en détail ce que je vais vous raconter. Je vous demande donc de détruire toutes mes lettres précédentes, celle-ci ainsi que les suivantes s'embraseront dès que vous aurez fini de les lire.

À mon retour à la citadelle, je suis descendu dans les mines avec les prisonniers et les Tueurs volontaires. J'étais prêt à sacrifier l'honneur d'une trentaine de nains pour libérer celui de mes hommes et de mon fils. C'était un contrat abject mais nécessaire pour en apprendre davantage sur les événements en cours.

Notre conversation venait juste de commencer quand elle a insulté les Tueurs en les traitant de "déchets", les mettant au même rang que nos criminels. Mon sang n'a fait qu'un tour, et ce soir, une rancune de plus sera ajoutée à mon encontre envers cette Thagi. Cependant, puisqu'elle m'attaquait verbalement, j'ai pris plaisir à lui répliquer avec mes mots et à semer la peur. Mon intuition était la bonne : les deux menaces sont ennemies, et elles recherchent toutes deux le même pouvoir. À en juger par la terreur dans ses yeux face à cette nouvelle menace, il faut que je me concentre sur celle-ci. Je dois mettre mes rancunes de côté pour le moment.

Elle ne pouvait pas me fournir plus d'informations car elle était "sous contrat", mais elle m'a donné le nom d'une succube qui pourrait m'en dire davantage. Cette succube m'a révélé bien plus que je ne l'imaginais. Selon elle, mon fils et moi sommes ce qu'elle appelle des "Êtres Réels". Nous sommes des êtres dotés d'une puissance incommensurable et d'une espérance de vie bien au-delà des mortels. Pour l'instant, nous n'avons pas pleinement conscience de notre potentiel. Cette idée me donne le vertige et me fait penser que nos dieux sont peut-être aussi des "Êtres Réels". Cela expliquerait tant de choses.

Grungni, Valaya, Grimnir, Gazul, Smednir, Thungni et Morgrim étaient peut-être des "Êtres Réels". Ils pourraient peut-être même parcourir les Ombres encore aujourd'hui.

La succube m'a également appris que le temps fluctue en fonction de l'"Ombre" où l'on se trouve. Notre monde aurait une temporalité rapide par rapport aux autres, ce qui signifie qu'un mois chez nous peut équivaloir à une seconde sur d'autres mondes.

J'en sais aussi davantage sur la menace qui a massacré Alarielle : c'est un Dominateur, un démon qui se nourrit de magie. Ce démon est également un renégat qui cherche à améliorer sa condition au sein des enfers. D'après sa description, il serait plus redoutable que Ku'gath, N'Kari, Kairos et Skarbrand réunis. C'est un peu comme si Tzeentch en personne venait détruire le monde.

Après cette rencontre, j'ai reçu une missive du Haut Roi Thorgrim. Kraka Drak a été détruite, consumée par les flammes. Il n'y a aucun survivant, aucun témoin de cette tragédie. Thorgrim demande au peuple nain de se rassembler avec leurs armées pour enquêter sur la cause et châtier les responsables. Je connais le responsable de ce massacre, c'est le Dominateur. Je ne peux pas laisser Thorgrim envoyer tout le peuple nain à sa perte.

Kraka Drak était connue pour sa bibliothèque de démonologie. La citadelle, étant proche de la menace démoniaque, était la mieux placée pour étudier les faiblesses des démons. Le Dominateur voulait certainement dissimuler ses traces. Cependant, il n'est pas omniscient. Seuls les Karak Rik savent qu'à Karaz-a-Karak, une copie de chaque ouvrage est conservée dans une salle à l'abri des regards. Nos objectifs se rejoignent : je dois me rendre à Karaz-a-Karak pour découvrir ce que le démon voulait cacher, et j'en profiterai pour tenter de raisonner Thorgrim. La tâche s'annonce difficile.

Je vais me reposer quelques heures avant de me rendre à Karaz-a-Karak. J'ai besoin d'avoir les idées claires pour réussir à convaincre Thorgrim, éviter un massacre et trouver un moyen de piéger le Dominateur.

Amicalement,

Ungrim